DOULEURS DE L’AVANT
Devant les façades salies
vibrent
scintillent
des millions de lucioles colorées
des mouflets emmitouflés
pointent
caressent
de leurs doigts emmouflés
terres précieuses soumises aux feux des froidures
les vitrines embuées
où s’amoncèlent les pétillements de l’éphémère
où le jeu assoiffé de possession
où le pouvoir s’assied sur les rites du devoir
Un épicéas sans racine
au pied des bambins déracinés
des imitations de tic et de toc
des guirlandes multicolores
de bric et de broc
à eau à hue et à dia
clinquant
tintinnabulant son des cloches
chanson des cloches supra-urbaines
Devant les murs non ravalés
des myriades de lampyres clignotantes
au jeu de l’éphémère
s’angoissent les balbutiements du devenir
où les envies puériles
s’affairent aux annonces accrocheuses
où le formel écrase les fonds
d’artichaut aux cœurs désabusés
Un père débotte à la va-vite des cadeaux sur le pavé
désespéré
un enfant entre asphalte et béton
de froid transi attend un simple regard
d’être non-numéro perdu pour un grand nombre
chaud au cœur et au corps en ces temps de Noël.
Régis CABASSON
(27/12/2003)