CE SOIR

 

 

 

 

 

 

Ce soir

 

 

 

 

Ce soir

le vin me tourne la tête

ma tête qui aimerait tant reposé sur ton épaule

ma tête

où le flot volcanique des mes rêves

laisse s’épandre la lave brûlante de l’amour

immixtion corporelle au-delà du quotidien

vision muette et figée

 

Voir une scène immobile

et vouloir l’animer

noyau de magma perdu dans les nuées

spirale inconsistante du temps qui passe

absorptions mécaniques

où vient s’éclater le sang des jours

où la lueur irréelle d’un instant de bonheur

chlorophyllien vient se fondre dans la frénésie

de la nuit                la nuit

revers  violâtre du non-rendu

psaume à la joie où elle se languit

amertume à la naissance de la tristesse

tristesse à la recherche de sa propre existence

 

Et toi dans ce fatras explosif

                        polychromique du rituel

tu es cette colombe apeurée

sillonnant un ciel orageux

cette tourterelle dansant la sarabande

ce coin de ciel bleu où se fixe mes yeux.

 

 

                                                 Régis CABASSON

                                                       (6/7/1972)