Eterphémère
Un calme surprenant
il sacrifie à l’éphémère jalouse la rose
en sa robe vermillon
craintif sous les perles de rosée
il les accroche de son calice duveteux
Un calme surprenant silence unique en
la symphonie temporelle
où l’éclat cristallin timide
éclabousse ces instants de bonheur
Eternel éphémère
La rose rougissante m’a soufflé à l’oreille :
« oui je suis une ronce domestique
et je dure plus que l’espace d’un instant »
La rose jalouse du coquelicot
qui aime étaler ses pétales
rubis en la toison dorée des blés
Coquelicot sauvage indompté
sitôt ramassé
sitôt fané
La rose jalouse de l’éphémère du coquelicot
C’est dans l’instant que se fane le coquelicot
C’est dans cet instant-là que s’inscrit l’infini du verbe
Aimer.
Régis CABASSON
(22/5/2001)
