FETE

 

 

 

 

Fête

 

 

 

C’est la fête à Milly

sur un fond d’air brûlant

sous la ramure profonde des marronniers vibrant

au gré des volontés éoliennes

une douceur paisible

troublée qu’à cela ne tienne

d’éclats de voix

rudoyant la mélancolie

d’éclats de rire

mettant en pièce la politique du pire

des rythmes des guinguettes

s’évaporent en valsant

des bons mots fusent

à l’aube des sourires

un garçonnet dévore

une glace chantilly

 

Un cèdre maladif

étale ses branches dénudées

les vignes dessinent des stries régulières

les blés mûrs ondulent légèrement

des haies de bric et de broc

torturées par je ne sais quel diablotin onirique

serpentent en sentes verdoyantes

aux contours géométriques des prés

où se dressent de ci de là

des arbres mélancoliques

des bosquets de conifères

refuges d’amoureux transis

transition tirée de nulle part

réchauffée par la chaleur des corps

 

c’est la fête à Milly…

 

                              Régis CABASSON

                                             (4/7/1998)