Là
Là
je n’ai pas transcrit
les élucubrations de mon esprit torturé
Là
les rumeurs de la ville
le vent s’évertuant en arrachements
en déchirements
en séparations
jonchées d’étoiles mortes
aux myriades de lunes
Là
Un vieux seau rouillé
sur la margelle d’un puits
abandonné
Las
Là
ne plus savoir
à la recherche d’un temps arrêté
reconnu comme si
là une voiture volée
là une femme voilée
là une langue inconnue
et le ruisseau de nos torpeurs
s’effilochent dans le galop
intrépides des senteurs automnales
Là
l’écriture abandonnée reprend vie
souffle image d’un baiser donné
à croire tous les possibles
toutes les envies éthérées
tous les désirs repus
Là
une ruelle vibrante d’un quotidien banal
dissout tant après temps
tant de toux et si peu de cyprès
allergies à la fatuité du temps passé
loin de toi…
Là
une fenêtre allumée sur les rives
des affres charnelles
sur le mots jetés à la corbeille à papiers
au fronton de nos édifices privés
publics
Marianne ne joue plus
elle pleure depuis longtemps
ces enfants perdus
dans les guerres imbéciles
et nous…
Régis CABASSON
(31/10/2003)