La vie en tous ses états le 26 janvier 2002

 

 

La vie en tous ses états

 

 

 

 

De loin en loin

     la rumeur de la ville

     frappe à ma fenêtre

 

De pré en pré

     les vagues éoliennes

     ploient les ramures décharnées

 

De route en route

     le fourmillement incessant

     des véhicules gomme l’asphalte

 

De moi en toi

     les souvenirs enluminés

     brûlent les secondes d’aujourd’hui

 

De maison en forêt

     s’étiolent les comptines à faire peur

     d’un autre âge  d’une autre rumeur

Sourd  sourd  l’espoir d’un renouveau

Sourd à nos renoncement   nos rancœurs

Source grelottant sous la mousse

     s’égayant parmi les pierres blanches

     des jardins d’autrui

                             d’autrefois

une fois encore

flux et reflux au creux de tes reins

terrain où se brisent les lames du désir

des circonvolutions voluptueuses interactives

de toi à moi

     de lui à nous

     de rien à d’autres

éclaboussées des mots subtilisés surpris

rejetés remplacés à l’infini par la crainte

séductrice de noms recréés

de non insignifiants

                    privés de féminin

De tout un oui vécu

                aux vallées douillettes des réminiscences platoniques

les pixels balaient l’écran vide de nos mémoires

 

De moins en moins

demain  en main  en la tutelle d’images

imposées

           décomposées

jeu de go  sans tort  sans victime

dans la pâle blancheur      halo laiteux       vision lunaire

                                                    d’un chêne romantique

de nos chaînes inchangées  rouillées  par tant de siècles passés

à la recherche d’une tendresse qui s’éternise encore.

                                                            

Régis CABASSON

(26/1/2002)