La
vie en tous ses états
De loin en loin
la rumeur
de la ville
frappe à
ma fenêtre
De pré en pré
les vagues
éoliennes
ploient
les ramures décharnées
De route en route
le
fourmillement incessant
des
véhicules gomme l’asphalte
De moi en toi
les
souvenirs enluminés
brûlent
les secondes d’aujourd’hui
De maison en forêt
s’étiolent
les comptines à faire peur
d’un autre
âge d’une autre rumeur
Sourd
sourd l’espoir d’un renouveau
Sourd à nos renoncement nos rancœurs
Source grelottant sous la mousse
s’égayant
parmi les pierres blanches
des
jardins d’autrui
d’autrefois
une fois encore
flux et reflux au creux de tes reins
terrain où se brisent les lames du désir
des circonvolutions voluptueuses interactives
de toi à moi
de lui à
nous
de rien à
d’autres
éclaboussées des mots subtilisés surpris
rejetés remplacés à l’infini par la crainte
séductrice de noms recréés
de non insignifiants
privés de féminin
De tout un oui vécu
aux vallées douillettes des réminiscences platoniques
les pixels balaient l’écran vide de nos mémoires
De moins en moins
demain en
main en la tutelle d’images
imposées
décomposées
jeu de go
sans tort sans victime
dans la pâle blancheur halo laiteux
vision lunaire
d’un chêne
romantique
de nos chaînes inchangées rouillées par tant de
siècles passés
à la recherche d’une tendresse qui s’éternise
encore.
Régis CABASSON
(26/1/2002)