TANT D’ORAGE
Elle se rappelait les charmes de son enfance
où les moinillons s’ébrouaient des les creux
argileux…
Les teintes soudain se voilèrent
les ombres s’estompèrent les reliefs s’aplanirent
à se fondre dans l’asphalte le vent succédait au vent
tout devenait plan
ionisation en camaïeux de gris en dégradés comme si
D’un coup des crépitements en tous sens
décharges en zigzag
traits d’or lumineux ivres
hachés titubants
sur l’arrière-fond de nos rancœurs
flashs d’imagerie populaire
griffant l’argenture de nos désillusions
instantanés déchirés raturés froissés
Puis un silence d’ermite
suite aux roulements de tambours
l’air serein enivré des rythmes printaniers
à peine troublé par les baisers des bourgeons
éclosant
l’air de rien
assise sur un vieux banc
paisible
elle rêvait de lendemains heureux
Queue de pluie
queue de pie
charmes des traînées de pluie
des ombres pluvieuses
Flic floc
flaques minuscules
apaisement où l’haleine de la terre senteurs de glèbe
mêlés au souffle de l’ondée
bienfaitrice
où les brins herbus redressent leurs pointes frêles
où s’épanouit dans les lueurs crépusculaires l’espoir d’une aube nouvelle…
Avec Toi.
Régis CABASSON
(2/04/2003)